Lycée Lumumba

Les nouvelles écoles du Congo

Les quatre établissements – deux lycées, un collège, et une école primaire- programmés pour sortir de terre dans les deux prochaines années à Brazzaville entendent préfigurer le futur de l’enseignement au Congo. A l’instar des écoles françaises de la fin du XIXe siècle, ils sont autant un bâtiment que la matérialisation d’une politique volontariste.

Par leur architecture, ils se veulent le signal clairement identifiable de l’essor de l’éducation à travers le pays. Conçues en fonction des régions, variant en taille selon les nécessités, mais toujours reconnaissables, les nouvelles écoles du Congo mettent en oeuvre des principes constructifs simples et économiques, expérimentés lors de la construction de ces quatre établissements pilotes, adaptés aux conditions locales.

Une identité forte

L’architecture de ces futurs établissements pourra sembler austère à certains: Notre parti pris a été de fabriquer une identité propre à l’institution congolaise.

La diffusion rapide des infrastructures d’éducation sur l’ensemble du territoire congolais apparaît également comme un facteur déterminant. C’est pourquoi, avant de réaliser des architectures ébouriffantes pouvant un temps attirer l’attention des gazettes d’architecture et susciter l’étonnement éphémère du public, nous avons conçu des ouvrages à faible coût dans un souci de rapidité d’exécution, et sans jamais sacrifier la qualité architecturale de ces derniers. Il faut également s’adapter aux exigences climatiques particulières régnant à l’équateur, et intégrer dès la conception les dispositifs qui permettront à ces écoles de fonctionner correctement, sans générer des dépenses onéreuses. C’est pourquoi les bâtiments déclinent, explorent et développent la variante africaine du développement durable, compatible avec le niveau économique, la réalité sociale et politique du Congo. En ce sens, les écoles de Brazzaville, et celles qui, sur leur modèle, se développeront en fonction des besoins régionaux, font oeuvre de pédagogie bien au-delà de leurs murs. Les procédés constructifs qu’elles emploient jouent le rôle de catalyseurs de l’économie et des savoir-faire nationaux. Elles cherchent à mobiliser sans dogmatisme les ressources nationales, et les compétences qui y afférent. Le choix d’une structure simple et répétitive faite de béton armé permet une reproduction à grande échelle par tous les entrepreneurs du pays. Le remplissage en pierre permet d’ouvrir des carrières dans le pays, et limite le recours aux produits d’importation.

Le premier pas d’un grand développement

Lieu de vie communautaire, de sociabilité autant que d’enseignement stricto sensu, l’école est l’univers qu’une société propose à ses enfants, une sorte d’image d’elle-même donc, lorsque la maison est celui de la famille. La vision de l’univers scolaire qui est proposée n’est ni définitive ni éternelle : elle correspond, avec son image forte, à une situation et des besoins rencontrés à l’instant T dans le développement du pays.

Trois livres accompagneront la réalisation des bâtiments, expliquant de la construction à l’achèvement les principes qui y sont mis en oeuvre : un manuel d’architecture scolaire en terre congolaise.